France sees no link between NWS disarmament and non-proliferation
"Pour les anciens acteurs de la guerre froide – États-Unis, Russie, France, Royaume-Uni – l’arme nuclĂ©aire ne joue plus un rĂŽle aussi central que par le passĂ©. Les arsenaux ont suivi une courbe descendante. La production de matiĂšres fissiles pour les armes nuclĂ©aires a cessĂ©.

Tout autre est la situation en Asie et, dans une certaine mesure, au Moyen-Orient. Les arsenaux y suivent une courbe ascendante. L’adhĂ©sion aux instruments internationaux y est trĂšs incomplĂšte et les risques de prolifĂ©ration sont beaucoup plus Ă©levĂ©s. Les facteurs de tensions politiques demeurent nombreux et aucune forme d’organisation de la sĂ©curitĂ© rĂ©gionale ne permet de les traiter.

Cette situation montre qu’il n’est pas pertinent d’établir une relation mĂ©canique entre le dĂ©sarmement des uns, en l’occurrence les puissances occidentales, et la renonciation des autres Ă  dĂ©velopper ou Ă  acquĂ©rir des capacitĂ©s nuclĂ©aires.

La prolifération nucléaire obéit à des motivations de natures trÚs diverses, essentiellement liées aux situations régionales, et non au rythme supposé insuffisant du désarmement des puissances nucléaires « historiques».

Par ailleurs, tant que les tendances Ă  l’Ɠuvre en Asie et au Moyen-Orient ne seront pas contenues et inversĂ©es, le fait nuclĂ©aire militaire demeurera une rĂ©alitĂ© incontournable pour nos États et la dissuasion restera un Ă©lĂ©ment essentiel de notre sĂ©curitĂ©.

C’est pourquoi on ne peut qu’ĂȘtre perplexe devant le dĂ©veloppement, chez certains de nos voisins europĂ©ens, d’une thĂ©matique favorable Ă  des mesures de dĂ©sarmement unilatĂ©ral, telles que le retrait des armes nuclĂ©aires amĂ©ricaines, ou Ă  un effacement du rĂŽle de la dissuasion nuclĂ©aire dans le concept stratĂ©gique de l’OTAN. Une fois encore, les pacifistes sont Ă  l’Ouest et les prolifĂ©rateurs partout ailleurs ! Pour sa sĂ©curitĂ©, l’Europe ne peut ignorer que des armes nuclĂ©aires subsistent, voire menacent d’apparaĂźtre, dans son environnement proche. Comme le souligne Jean-Pierre ChevĂšnement dans ses conclusions, le maintien d’un principe de dissuasion nuclĂ©aire en Europe paraĂźt aujourd’hui une condition essentielle de sa sĂ©curitĂ© et mĂ©rite d’ĂȘtre mieux compris de nos partenaires."
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